Plankton or not Plankton, telle est la question. Terme paraissant clair pour la plupart des personnes averties, il semble pourtant contenir des nuances, importantes à comprendre. Entre généralités trompeuses, milieux aquatiques ne remplissant pas les normes et conditions météorologiques nécessaires : ne prenons pas un filet mais des pincettes pour nous emparer de ce sujet.
Le Plancton, …
Du grec « Planktos » signifiant « errer », ce terme comprend tout organisme aquatique ne pouvant lutter contre un courant. Animal, végétal, virus, bactérie… Le Plancton est un énorme sac comprenant une formidable diversité d’êtres vivants. Une définition claire, donc. Pourtant, quelques facteurs abiotiques (provenant du non vivant : météo, nature du sol, pH de l’eau…) et biotiques (provenant du vivant : biologie de l’organisme, réseau trophique…) interviennent et faussent notre vision et compréhension sur la chose. Le plancton sera-t-il plancton s’il se trouve dans une flaque d’eau ? Le sera-t-il encore s’il s’accroche à un substrat ? Telles sont des questions que l’on ne se pose pas d’ordinaire, qui pourtant éclaircissent les termes de ce contrat planctonique.
Des facteurs abiotiques essentiels à la définition
Tout se joue sur la présence d’un courant ou non, pour définir si tel individu est planctonique, ou pas. Aussi, la question du vent entre en jeu. Un étang ou une simple flaque peuvent, par une bourrasque, être secoués et mettre en suspension des organismes qui ne sauraient lutter contre cet événement. Sans ça, ces derniers vivent tranquillement sur le fond (des espèces dites benthiques) ou nagent paisiblement, d’un endroit à un autre (espèces dites nectoniques). Un copépode sera donc, suivant son milieu et la météo donnée, planctonique ou non.
Et des facteurs biotiques tout aussi importants
Certaines généralités peuvent être faites sur des organismes pour une raison ou une autre, comme celles énoncées plus haut. Comme le copépode qui est en fait un large groupe de crustacés occupant tous les milieux aquatiques du globe, peut être un plancton ou non, suivant certaines conditions. Aussi, suivant l’espèce de copépode, son caractère parasite peut le fait vivre sur ou dans son hôte, il lutte donc contre le courant, du fait de sa biologie. Un autre exemple : les méduses. Quelques centaines d’espèces, avec de nombreuses autres encore non découvertes, peuplent les océans et même certains milieux d’eau douce ! La nature nous le prouve, il existe une exception à chaque règle. Les méduses donc, au stade pélagique (vivant dans la colonne d’eau) ne luttent pas contre le courant. Les petites, et surtout les microscopiques, ne peuvent pas le faire, du fait évident de leur taille. Les autres, plus grosses, ne le peuvent pas non plus, ou ne le veulent pas ! Un comportement plutôt étonnant, on imagine difficilement un poisson être passif en pleine eau, se laissant bercer par les courants. Pourtant, les méduses, à l’inverse des poissons, n’ont pas besoin de nager après une proie ou de fuir un de leur prédateur, pratique les tentacules ! Alors, pourquoi se fatiguer à se déplacer ?
On les imagine donc toutes planctoniques, mais comme dit plus haut : il y a une exception à toute règle existante. L’une d’elles, qui sort déjà du lot comme étant l’animal le plus venimeux du monde, lutte contre le courant. C’est la guêpe de mer, ou Chironex fleckeri. Contrairement à ses nombreuses consœurs, Chironex chasse ses proies en se déplaçant le long des plages ! En nageant activement, elle lutte contre le courant et ne se retrouve pas chez les planctons. Mais ajoutez une météo capricieuse et elle le sera bien assez vite ! On pourrait encore citer de nombreux autres exemples, comme certains planctons végétaux pouvant s’accrocher à un substrat, nommés « microphytobenthos », mais cela est bien suffisant.
Une question qui se pose
Le terme de Plancton est parfois utilisé maladroitement, mettant trop vite une méduse ou un copépode dedans. Se tromper sur ce terme n’est pas aussi « préoccupant » que se tromper sur l’identification d’une espèce, mais savoir faire la part des choses semble important. Cela permet surtout de prendre du recul sur la biologie de l’individu et sur la nature de son environnement.
Une question à se poser, porteuse de nombreuses réponses !