Un phénomène végétal
Le bloom, également appelé efflorescence phytoplanctonique, est un phénomène qui se produit généralement au Printemps, lorsque les conditions s’améliorent pour le plancton végétal. C’est lorsque le soleil se fait plus présent, que l’eau se réchauffe légèrement et que les pluies encore présentes amènent les nutriments des rivières, que certaines espèces de diatomées par exemple trouvent leur compte et se multiplient à une très grande échelle.
Ce n’est donc pas quelques centaines d’individus que l’on retrouve par litre d’eau mais plusieurs dizaines de milliers qui apportent une coloration caractéristique des eaux dans laquelle elles se trouvent ! Ça peut être une couleur verte, marron ou même orangeâtre suivant l’espèce qui a réussi à se développer au détriment des autres.
On peut également avoir ce phénomène grâce à un autre, appelé l’Upwelling. Il se produit lorsque de forts vents marins poussent les eaux de surface vers le large et laisse remonter les eaux froides des profondeurs avec elles des nutriments nourrissant le plancton de surface et favorisant ainsi la multiplication algale. Le terme de bloom peut être également utilisé pour parler de la multiplication d’algues macroscopiques comme sur certaines plages de Bretagne et de cyanobactéries présentes dans les plans d’eau fermés.
Un phénomène pas nécessairement naturel
Le bloom n’est aujourd’hui pas tout le temps d’origine naturelle, et se fait plus présent qu’il y a un siècle. La raison, ce sont les activités humaines, que ce soit les engrais lessivés par les pluies se joignant aux rivières, les bateaux perdant des marchandises chargées de nitrates ou phosphates (principaux éléments dont le phytoplancton se nourrit) qui chavirent, ou même encore des munitions perdues qui étaient à l’époque constituées de phosphore ou de nitrates, nourrissaient également l’arrivée de ce phénomène !
Les milieux d’eau douce également concernés
Bien que les mares et autres milieux dulcicoles ne soient pas visés par le phénomène d’Upwelling, ils sont néanmoins touchés par les activités humaines et par la montée des températures, plus récurrente dans les milieux fermés. Les blooms d’eau douce sont eux composés plus fréquemment de cyanobactéries, détériorant le milieu en l’asphyxiant et intoxiquant la faune présente. En milieu marin, certains dinoflagellés et diatomées peuvent apportés avec eux des toxines nous touchant via les coquillages consommés. Alexandrium est un genre de dinoflagellé produisant une toxine paralysante et qui peut « bloomer », stoppant ainsi des activités aquacoles ou la pêche à pied de loisirs et professionnelles.
Des blooms en modèle réduit
Aussi, à marée basse dans les rochers, on peut observer de petits blooms dans les trous d’eau, d’une couleur verte assez prononcée. Il s’agit régulièrement d’Isochrysis, qui n’est pas une diatomée mais un haptophyte, un autre groupe de phytoplancton. Elle se développe dans ces conditions grâce à ces flaques qui chauffent assez vite au soleil et aux nutriments présents, donnant ainsi ces pellicules vertes demeurant à la surface de l’eau.