Un mystérieux animal sans queue ni tête
Le béroé est une de ces étranges formes que l’on peut retrouver dans nos eaux à partir du mois d’avril et qui abonde de mai à juin, tournoyant lentement dans l’eau, sans visible but, avec les plus connues groseilles de mer. Il fait partie du groupe des cténophores (qui signifie « qui porte des peignes »), c’est un animal majoritairement pélagique faisant partie du plancton. Il se déplace à l’aide de 8 rangées de peignes qui, en s’agitant, offrent aux plongeurs et plagistes un spectacle avec de belles couleurs irisées.
Un appétit vorace
Lorsqu’on l’observe avec ses congénères cténophores, ce n’est pas pour cohabiter, mais plutôt pour les manger ! Le béroé est un prédateur très vorace et peut parfois avaler des proies aussi grosses que lui, sa bouche étant déformable. Dans nos eaux, ce sont davantage les groseilles de mer qui se font dévorer, parfois présentes en très grand nombre près de nos côtes, jusqu’à même ériger de grands murs blanchâtres de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Le Béroé se retrouve souvent dans ces grands rassemblements de groseilles et peut se servir sans limite !
Un allié de choix
Il a d’ailleurs aidé en Mer noire lors de l’invasion d’un autre cténaire, Mnemiopsis leidyi, arrivé en 1980 sans doute grâce aux eaux de ballast des cargos, lui-même très vorace. Celui-ci dévorait tout ce qui lui passait sous les « colloblastes » (cellules adhésives permettant de pêcher ses proies), zooplancton, crustacés ou encore alevins de poissons, amenuisant la ressource à sa racine.
Le Béroé a donc été, à son tour, introduit afin de lutter contre son congénère et s’est révélé être un très bon allié dans le rééquilibre de l’écosystème.