Blanches, roses, bleues ou violettes mais quasiment toutes transparentes, les méduses peuplent nos côtes et arborent des formes très primitives mais aussi délicates. Animal connu mais restant mystérieux, on lui attribue souvent des mythes encore très répandus, mais une chose est sûre : elle pique, et certains en gardent de mauvais souvenirs lors de baignade.
Tout d’abord…
Les méduses sont apparues il y a environ 650 millions d’années et représentent très certainement l’un des premiers –ou le premier- groupe d’animaux vivant sur Terre. On la retrouve aujourd’hui dans tous les océans, à toutes les profondeurs et même dans certains milieux d’eau douce. De l’embranchement des cnidaires, les méduses partagent leur place avec les anémones, les physalies et même les coraux !
Donc, lorsque nous croisons des méduses dans l’eau ou échouées en nombre le long des côtes, été comme hiver, nous ne voyons qu’une pincée d’espèces, car le terme de méduse en regroupe des centaines ! De visu, sur nos côtes tout au long de l’année, nous en comptons moins de 10 espèces. Une goutte d’eau dans la vaste famille de ces gélatineux.
Présentes et pourtant encore méconnues
Lorsque nous demandons à un pêcheur à pied ce qu’il pêche, il répond rarement des coquillages. Ce sera plutôt des coques, des palourdes ou des moules. Même histoire pour le pêcheur à la ligne, qui vous répondra plutôt de la dorade ou du lieu, alors qu’une méduse observée dans l’eau ou sur le sable donnera toujours la même réaction : « Oh, une méduse, elle est belle ! » (Ou bizarre). On les voit, et parfois en nombre, mais notre réaction reste la même. Bien que connues de tous, elles restent anonymes à nos yeux, alors qu’elles ne sont environ qu’une dizaine d’espèces à peupler nos côtes et relativement faciles à identifier. Voici donc quelques exemples des méduses les plus communes de notre littoral.
Le poumon de la mer (Rhizostoma octopus) :
C’est la méduse la plus imposante que nous pouvons rencontrer, si l’on excepte les plus grosses venant du large, amenées périodiquement sur nos côtes. Elle est généralement blanche, jaune ou bleue, massive et surtout, sans tentacules. Ce que l’on voit « traîner » derrière elle sont ses bras buccaux. Elle reste néanmoins urticante pour les personnes ayant une peau sensible.
L’aurélie (Aurelia aurita) :
C’est sans doute une des espèces les plus communes de nos côtes, reconnaissable à ses 4 gonades en forme de fer à cheval. C’est une méduse relativement petite, allant de 5 à 40 centimètres de diamètre et comptant de nombreux et petits tentacules autour de son ombrelle.
La cyanée de Lamarck (Cyanea lamarckii) :
Cette méduse est comme son nom l’indique, bleue. Elle arbore de nombreux et longs tentacules cachant la plupart du temps ses bras buccaux. Ils sont si longs qu’ils peuvent mesurer jusqu’à 20 fois le diamètre de son chapeau. C’est également la cousine de la cyanée capillaire, mieux connue sous le nom de méduse « crinière de lion », qui est, entre autre, la plus grande méduse du monde !
La pélagie (Pelagia noctiluca) :
Comme la plupart des méduses présentées, la pélagie est cosmopolite, ce qui veut dire qu’on la retrouve partout, dans tous les océans. On la reconnaît à ses jolies couleurs allant du rose au mauve, recouvertes de tâches de la même teinte, cependant plus foncées. Elle peut atteindre 17 centimètres de diamètre pour une longueur allant jusqu’à 60 centimètres. Aussi, cette méduse est bioluminescente et peut être observée de nuit par les plongeurs et marins.
La méduse rayonnée (Chrysaora hysoscella) :
Cette très belle méduse apparaît généralement dans nos eaux entre mars et juin. Elle se remarque par la présence de motifs bruns rayonnants. Allant de 15 à 30 centimètres de diamètre, ses 24 tentacules lui permettent d’atteindre plus de 2 mètres de long. Ce qui en fait une des méduses les plus longues de nos côtes. Jeune, cette méduse ne possède que 8 tentacules mais reste comme ses congénères, urticante. Ces cellules urticantes sont d’ailleurs présentes sur les tentacules des méduses dans le but de capturer leurs proies et de se défendre contre ses potentiels prédateurs.
Présentes, méconnues… et invisibles !
Une sensation de piqûre sur la peau lors de la baignade ? non, ce n’est pas dû au sel mais aux micro-méduses ! Normalement, ces méduses ne dépassant que rarement le millimètre se font discrètes une bonne période de l’année, car petites, comme d’autres méduses plus grandes, elles vivent accrochées sur un substrat et ne font pas encore partie du plancton. D’abord sous la forme d’un polype, sorte d’arbre à méduses, elles commencent leur transformation sous forme de bourgeon avant de se décrocher et entamer leur vie pélagique. Bien qu’elles soient urticantes, elles ne sont pas aussi virulentes que leurs cousines plus imposantes. En nombre, elles peuvent davantage se faire ressentir par un baigneur malchanceux qui pensera que c’est l’effet du sel sur sa peau.